Autofocus et modes de mise au point.
Avant d’appuyer sur le déclencheur, Le photographe va devoir faire de nombreux choix, notamment au niveau des réglages d’exposition, de l’utilisation des effets créatifs, et au niveau de la composition.
Ce sont des notions que nous avons déjà abordé en détail. Si tout ça n’est pas encore très clair pour vous, je vous invite à jeter de nouveau un coup d’oeil aux bases de la photographie pour vous rafraichir la mémoire.
Mais il existe une autre notion fondamentale, qui est le choix la zone de mise au point. C’est l’endroit de l’image qui sera le plus nette, on parle alors de focus.
Il est possible de faire la mise au point manuellement, c’est d’ailleurs une technique très utilisée en astrophotographie, mais dans la plupart des cas on préférera la réaliser en utilisant l’autofocus.
L’autofocus c’est donc la mise au point automatique de l’appareil photo ! Et vous êtes très certainement déjà familier avec. Pour l’utiliser il suffit d’appuyer sur le déclencheur à mi-course jusqu’à entendre un bip sonore.
Dans mon article qui donne une introduction aux notions de composition, je vous ai conseillé d’utiliser une grande profondeur de champ (grand chiffre F), pour obtenir une photo entièrement nette du premier plan jusqu’à l’infini.
Mais si vous ne savez pas où faire votre mise au point vous risquez tout de même d’obtenir des photos flous !
Voyons donc ensemble tout ce qu’il y a à savoir pour réussir sa mise au point à tous les coups.
Les collimateurs autofocus
Les collimateurs autofocus sont les endroits du cadre où l’appareil peut réaliser la mise au point automatiquement.
Plus le modèle de l’appareil sera haut de gamme, plus il aura de collimateurs et donc plus l’appareil offrira de flexibilité.
Il faut savoir que l’autofocus à besoin de lumière pour fonctionner correctement. Plus la scène sera sombre, plus il y aura un effet de pompage. On dit que l’autofocus « patine ».
Les collimateurs cherchent alors la zone la plus contrasté pour faire la mise au point.
Vous verrez qu’en essayant de faire la mise au point sur un un élément de votre paysage trop uniforme, l’autofocus risque de patiner.
Ici l’appareil réalisera la mise au point sur le nuage, ou sur la délimitation entre la colline et le ciel.
Mais si on essaye de forcer l’appareil à la faire en plein milieu du ciel (je vous explique comment faire un peu plus bas !), cela risque de ne pas fonctionner.
Par défaut, l’appareil photo va choisir le collimateur qui lui chante et risque dans certains cas de ne pas choisir celui qu’on voudrait sélectionner.
Il convient donc de sélectionner soi-même la zone sur laquelle on souhaite que la mise au point soit réalisée.
Encore faut il savoir laquelle sélectionner.
Où et comment réaliser sa mise au point ?
Il existe une distance de mise au point minimal qui est d’environ 30 cm. La mise au point maximale, elle, peut se faire sur l’infini.
En photographie de paysage, il est conseillé de faire le focus sur un élément lointain de la scène afin d’obtenir de la netteté sur l’ensemble de celle-ci.
En utilisant un objectif grand angle, il sera assez facile d’obtenir une scène entièrement nette, vous aurez donc besoin de moins de précision de la part de votre autofocus.
Peu importe sur quel élément je décide de faire la mise au point, la photo aura de grande chance d’être parfaitement nette grâce au grand angle.
Cela est dû notamment à la distance entre l’appareil et le premier plan, et à l’absence de sujet sur ce dernier.
En revanche plus vous utiliserez une longueur focale importante, plus la profondeur de champ sera réduite, et plus vous devrez être précis. Il est donc nécessaire dans ce cas de sélectionner soi-même un collimateur.
Pour pouvoir sélectionner un collimateur, utilisez le bouton / l’option « AF point sélectif » ou « Sélection des collimateurs autofocus« , présent sur votre boitier ou dans les menus de votre appareil photo.
A titre personnel, je préfère utiliser un collimateur unique appelé « point unique » ou « single spot », que je déplace ensuite à l’aide des flèches directionnelles de mon boîtier.
Je place alors ce point sur mon sujet ou sur un élément lointain de ma scène, j’appuie à mi-course sur mon déclencheur pour faire le focus, puis je prend la photo.
Je regarde ensuite ma photo sur l’écran de mon appareil et je zoom dans l’image pour vérifier que tout soit bel et bien net.
Attention toutefois, certaines scènes seront plus complexes que d’autres, dans ce cas il est conseillé de faire la mise au point à la distance hyperfocale.
Il sera plus difficile d’obtenir une scène entièrement nette lorsque le premier plan est particulièrement proche de l’objectif.
Dans le cas ou la mise au point à la distance hyperfocale ne soit toujours pas suffisante, on peut aller encore plus loin en ayant recours au Focus stacking.
Mais attention, ce sont des techniques avancés qui peuvent être difficiles à assimiler pour un débutant, et que vous pourrez explorer un peu plus tard dans votre apprentissage lorsque vous vous sentirez limité. Pour faire vos premiers pas, ne vous cassez pas la tête, utilisez un objectif grand angle et faites la mise au point sur un élément lointain, cela devrait être amplement suffisant pour obtenir de la netteté sur la plupart des scènes que vous rencontrerez. |
Les différents modes d’autofocus
Il existe 2 modes principaux qui vont permettre à l’autofocus de fonctionner d’une manière bien précise et ainsi de s’adapter à la scène que vous photographiez:
- Le mode AF-S ou One shot:
C’est le mode par défaut. En appuyant à mi-course sur le déclencheur, l’appareil verrouille la mise au point sur le sujet. Tant que l’on garde le doigt appuyé, la distance de mise au point restera identique, même si le sujet se déplace.
C’est à dire que si le sujet avance ou recule dans le cadre, il quittera la zone de netteté maximale et deviendra de plus en plus flou (particulièrement lorsqu’on utilise une faible profondeur de champ).
C’est donc le mode idéal pour photographier un sujet immobile et garantir une netteté optimale sur celui-ci. C’est le mode le plus répandu en photographie de paysage.
- Le mode AF-C ou Ai Servo:
C’est le mode d’autofocus continu. Tant que le doigt reste appuyé à mi-course sur le déclencheur, l’autofocus va constamment ajuster sa mise au point jusqu’au déclenchement.
C’est le mode idéal lorsqu’on photographie un sujet en mouvement, car sa distance par rapport à l’appareil ne sera jamais fixe. Il est particulièrement utilisé en photographie animalière.
Je ne m’en sert absolument jamais pour faire du paysage, bien qu’il existe quelques situations où celui-ci peut être utile, par exemple en photographiant le mouvement d’une vague.
- Le mode manuel:
Comme son nom l’indique, il faudra régler la distance de mise au point soi-même. Ce n’est donc pas un mode d’autofocus mais je vous en parle tout de même car il pourrait vous être utile.
Pour ce faire il suffit de tourner la bague de l’objectif (pas celle pour zoomer mais la seconde généralement présente au plus près de la lentille), jusqu’à obtenir la netteté souhaité sur son sujet.
On utilise généralement la mise au point manuelle en macrophotographie ou en astrophotographie, car ce sont 2 domaines qui demandent beaucoup de précision de la part du focus.
Il existe d’ailleurs une option appelée le « Focus peaking » qui donne une aide visuelle en colorant la zone de netteté. Il est possible d’activer cette fonction dans les paramètres de son boîtier.
Il est très difficile d’obtenir des étoiles parfaitement nettes en utilisant l’autofocus.
Autofocus et modes de mise au point – Conclusion
A présent, vous n’avez plus d’excuse pour rater la mise au point de vos photos !
Comme on l’a vu, il y a quelques situations plus complexes qui nécessitent l’utilisation de techniques avancés ou d’un mode d’autofocus particulier. Mais je vous rassure ça sera rarement le cas, la plupart des paysages que vous allez photographier ne vous poseront aucune difficulté particulière.
Maintenant que vous commencez à être à l’aise avec les réglages les plus importants de votre appareil, il est temps se s’intéresser aux conditions de luminosité qui vous permettront de créer des photos à couper le souffle. Voyons donc ensemble L’importance de la lumière en photographie de paysage (article 11/15).
Vous avez apprécié cet article ?
En complément je vous propose de découvrir une sélection de 7 presets 100% gratuits pour:
- Donner un look pro à vos photos de paysages en 1 clic
- Créer une ambiance à travers les palettes de couleurs
- Transmettre des émotions et trouver votre propre style
Laisser un commentaire