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Photographier un paysage de nuit peut sembler intimidant, surtout pour les débutants.
Mais c’est l’occasion idéale de créer des images très originales qui se démarqueront des couchers de soleil qui sont omniprésents en photographie de paysage.
Pour photographier un paysage de nuit, il faut utiliser un objectif grand angle, une grande ouverture d’au moins f/2.8, réaliser une pose longue avec un temps d’exposition de 20 à 30 secondes et augmenter la sensibilité ISO. Vous pouvez inclure les étoiles, la lune ou encore la voie lactée dans votre composition pour rendre votre image plus dynamique et plus intéressante.
J’y ai dédié une vidéo complète ou je vous montre LE piège à éviter pour obtenir une composition intéressante, cliquez ici pour y accéder !
Dans cet article je vais vous apprendre à réaliser de superbes photos de nuit, et vous montrer que vous en êtes capable avec le matériel dont vous disposez déjà.
Les notions à maitriser avant de se lancer dans la photo de nuit
Avant de se lancer, il est primordial de bien maîtriser certaines notions clés qui vous permettront d’obtenir des images parfaitement exposées et de qualité optimale.
La base de ces notions repose sur la compréhension du triangle d’exposition, qui met en relation trois paramètres essentiels: la sensibilité ISO, la vitesse d’obturation et l’ouverture du diaphragme.
La nuit, les sources de lumière sont plus rares et beaucoup moins intenses qu’en journée, il est alors assez difficile d’obtenir des images parfaitement exposées.
Il est donc crucial d’apprendre à exploiter au mieux ces trois paramètres afin d’emmagasiner un maximum de lumière sur le capteur de votre appareil photo.
Pour rappel:
- La sensibilité ISO détermine la sensibilité de votre capteur à la lumière.
Plus cette valeur est élevée, plus votre capteur sera sensible, mais au détriment de la qualité d’image, car une sensibilité ISO élevée entraîne souvent l’apparition de bruit numérique sur vos photos.
Il faut donc trouver un équilibre entre une sensibilité ISO suffisamment élevée pour capturer la scène et une qualité d’image acceptable.
- La vitesse d’obturation correspond au temps pendant lequel le capteur est exposé à la lumière.
Plus cette durée est longue, plus vous captez de lumière, mais attention : un temps d’exposition trop long peut provoquer des flous de bougé si votre appareil n’est pas parfaitement stable. L’utilisation d’un trépied est donc fortement recommandée pour les prises de vue nocturnes.
- L’ouverture du diaphragme, quant à elle, détermine la quantité de lumière qui pénètre dans l’objectif.
Une ouverture plus grande (indiquée par un nombre f plus petit) permet de capter davantage de lumière, mais influence également la profondeur de champ de votre image. À vous de choisir l’ouverture en fonction du rendu souhaité.
Bien que le mode semi-automatique S puisse être une option intéressante pour débuter en photographie de nuit, il est vivement conseillé de maîtriser le mode manuel, qui vous donnera un contrôle total sur les réglages de votre appareil.
Sans une bonne compréhension de ces notions, vos premières tentatives de photos nocturnes pourraient se solder par des images trop sombres, voire totalement noires, ou encore par une qualité d’image trop dégradée en raison d’une sensibilité ISO mal ajustée.
Entrainez-vous à utiliser le mode manuel en journée sur des paysages bien éclairés avant de vous attaquer à ce genre de scènes plus complexes.
D’ailleurs, La photographie nocturne ne se limite pas uniquement aux moments où tout est plongé dans l’obscurité. Elle s’étend de l’heure bleue en fin de journée jusqu’à celle du lendemain matin.
Il est intéressant de noter que, selon l’heure à laquelle vous photographiez, vous pouvez obtenir des palettes de bleus plus ou moins profondes.
Le matériel indispensable à prévoir
Choisir le bon matériel est tout aussi crucial que de maîtriser les techniques de prise de vue.
- Tout d’abord, il est important de disposer d’un appareil doté d’un grand capteur, tel qu’un Micro 4/3, un APS-C ou un Plein format.
Les appareils compacts et les bridges peuvent donner des résultats médiocres en raison de leur capacité limitée en basses lumières.
Je vous invite à lire mon article sur quel appareil photo choisir quand on débute en photographie de paysage où je fais un tour d’horizon des différentes tailles de capteurs.
Un grand capteur permet alors d’emmagasiner davantage de lumière, améliorant ainsi la qualité d’image.
Personnellement, j’utilise un appareil Micro 4/3, qui est le plus petit des trois grands capteurs, et j’obtiens malgré tout d’excellents résultats.
- Ensuite, un trépied est indispensable pour garantir la stabilité de votre appareil lors de la prise de vue.
Comme vous allez devoir utiliser des vitesses d’obturation très lentes, souvent de plusieurs secondes pour réaliser des poses longues, il faut à tout prix éviter les vibrations qui pourraient entraîner un flou de bougé, causé par les micro-tremblements du photographe et de l’appareil.
Veillez à bien cerner la différence entre flou de mouvement et flou de bougé !
Utilisez également une télécommande ou un retardateur intégré au boîtier pour éviter de faire trembler l’appareil photo lorsque vous appuyez sur le déclencheur. Cela contribue également à la stabilité et à la netteté de l’image.
- Un autre élément clé à prendre en compte est le choix de l’objectif.
Privilégiez un objectif avec une grande ouverture (idéalement f/1.4, f/1.8 ou f/2.8) pour capter un maximum de lumière.
Il est possible d’utiliser un objectif avec une ouverture plus petite, mais cela rendra la tâche plus complexe.
Une focale fixe, comme le fameux 50 mm f/1.8, peut être utilisée, mais si possible, optez pour un objectif grand angle.
Cela vous permettra de capturer une plus grande portion du ciel et de limiter la visibilité du mouvement des étoiles, (point que j’aborde plus loin dans l’article).
- Enfin, n’oubliez pas de vous munir d’une lampe frontale.
Cet accessoire est indispensable pour vous déplacer dans le noir, installer votre matériel, effectuer vos réglages et, si vous le souhaitez, réaliser du light painting.
Veillez à choisir une lampe frontale dotée de plusieurs modes d’éclairage, notamment un mode faible intensité pour éviter d’éblouir vos compagnons photographes et préserver votre vision nocturne.
Quels paysages se prêtent à la photo de nuit ?
Lorsque l’on photographie des paysages de nuit, l’objectif principal est souvent de mettre en valeur le ciel étoilé, tout en veillant à ne pas négliger les éléments terrestres.
Une photo composée uniquement de ciel ou exclusivement d’éléments terrestres pourrait être jugée ennuyeuse. Il faut donc trouver un équilibre entre ces deux éléments pour créer des images captivantes.
Le premier plan n’a pas forcément à être éclairé, vous pouvez photographier des silhouettes pour laisser deviner les courbes et les formes du paysage.
Pour mettre en valeur à la fois le ciel et la terre, il est préférable de choisir des espaces vastes et bien dégagés, bien que ça ne soit pas indispensable.
Un champ de vision large, obtenu grâce à un objectif grand angle ou ultra-grand angle, permettra de sublimer ces paysages.
Deux types de paysages se prêtent particulièrement bien à la photographie de nuit :
- Les paysages urbains: les villes, les routes, les ponts et autres éléments architecturaux offrent de belles opportunités de prises de vue nocturnes.
Il est préférable de ne pas photographier ces lieux depuis l’intérieur même de la ville, mais plutôt de prendre un peu de distance ou en cherchant un point en hauteur pour obtenir une vue imprenable sur celle-ci.
Les paysages urbains sont généralement plus simples à photographier la nuit car les sources de lumière artificielle, telles que les bâtiments ou les voitures, éclairent partiellement la scène, facilitant alors l’exposition de l’image.
- Les grands espaces sauvages : les plages, les champs, les vallées et autres étendues naturelles sont également propices à la photographie de nuit.
Dans ce cas, la principale source de luminosité proviendra du ciel, avec la lune et les étoiles. Il est donc important de choisir une nuit dégagée ou avec peu de nuages pour faciliter la prise de vue.
Il est également possible de photographier des espaces sauvages plus restreints et étroits tel que des forêts, mais gardez à l’esprit que moins le ciel sera visible, moins il y aura de luminosité et plus la tâche sera complexe.
Dans tous les cas, l’idée est de jouer avec les éléments de votre composition pour créer des images harmonieuses, où le ciel et les éléments terrestres se complètent et se renforcent mutuellement.
Ajouter des éléments liés à l’astrophotographie
L’astrophotographie est un aspect fascinant de la photographie de nuit. Pour réussir à capturer les merveilles du ciel étoilé, il faut absolument tenir compte de la pollution lumineuse et s’éloigner des lumières artificielles.
En effet, les paysages urbains ne se prêtent généralement pas à l’astrophotographie. Pour trouver les meilleurs spots d’observation, vous pouvez consulter des cartes de la pollution lumineuse en ligne.
Autant dire que je suis plutôt bien placé en Corse pour photographier le ciel étoilé !
Une fois l’endroit idéal déniché, divers éléments peuvent être intégrés à vos clichés pour rendre la scène plus intéressante:
- Photographier les étoiles: Vous pouvez choisir de les capturer sous forme de points fixes dans le ciel ou de réaliser des poses longues pour capturer des traînées d’étoiles, comme les circumpolaires.
- Photographier la Lune: Un simple zoom sur l’astre peut suffire, mais vous pouvez également décider de l’inclure dans le paysage. Photographier la Lune sous ses différentes phases peut ajouter un intérêt supplémentaire à vos images.
- Photographier la Voie lactée: C’est un moyen incontournable pour rendre vos photos de nuit spectaculaires. La Voie lactée est particulièrement impressionnante en été, lorsque son « cœur » est d’autant plus visible.
- Photographier les aurores boréales: Si vous avez la chance d’assister à ce phénomène naturel, n’hésitez pas à le capturer. Les clichés d’aurores boréales sont tout simplement magiques et vous laisseront des souvenirs inoubliables.
- Photographier les objets du ciel profond: Pour les photographes plus expérimentés, vous pouvez tenter de capturer des éléments situés en dehors du système solaire à l’aide d’un télescope. Les amas d’étoiles, les nébuleuses et les galaxies offrent des sujets de choix pour enrichir vos compositions nocturnes.
À titre personnel, c’est un sujet qui me passionne de plus en plus et je songe à investir dans un meilleur appareil pour me spécialiser en astrophotographie.
Souvent, se spécialiser dans un type précis de paysage peut contribuer à trouver votre style photo.
Trouver la composition idéale et faire sa mise au point
Avant de commencer à photographier, il est crucial de trouver la composition idéale et de réaliser la mise au point adéquate.
Photographier un lieu déjà connu et exploré de jour facilite cette tâche, car vous pourrez vous concentrer sur la prise de vue nocturne sans chercher une composition dans l’obscurité.
Cette approche permet également d’obtenir des images plus originales d’un lieu que vous connaissez bien, qui susciteront des émotions différentes.
Si vous débutez, il est possible de ne photographier que le ciel, mais pour une composition plus intéressante, pensez à inclure 1/3 de terre et 2/3 de ciel.
Une fois votre appareil installé sur un trépied, assurez-vous que la scène soit nette du premier plan jusqu’à l’infini.
L’autofocus risque de ne pas fonctionner à cause du manque de luminosité, il vous faudra alors passer en mise au point manuelle.
Activez l’option de mise au point manuelle sur votre appareil et trouvez l’étoile la plus lumineuse.
Pointez votre appareil vers elle: elle apparaîtra floue sur l’écran LCD. Tournez la bague de mise au point de l’objectif jusqu’à ce que l’étoile devienne nette (vous pouvez également utiliser le focus peaking). N’hésitez pas à zoomer sur l’écran LCD pour mieux visualiser l’étoile.
Une fois la mise au point effectuée, ne touchez plus à la bague et cadrez votre scène selon la composition souhaitée.
En utilisant un objectif grand angle (au moins 24 mm) et une grande ouverture (telle que f/1.8), votre scène devrait être entièrement nette.
Souvenez-vous que la distance focale, et non seulement l’ouverture, influe sur la profondeur de champ.
Puisque votre premier plan est plongé dans l’obscurité, ce n’est qu’en prenant une photo que vous pourrez vérifier si toute la scène est nette.
Mais pour cela, il vous faut encore connaître les paramètres appropriés à utiliser, que nous allons aborder de ce pas.
Les meilleurs réglages pour photographier le ciel étoilée
Dans l’idéal, on aimerait exposer notre scène durant plusieurs minutes jusqu’à ce que l’image soit parfaitement exposée, mais cela pose un gros problème.
En réalisant une pose longue « trop longue », le mouvement des étoiles forme un flou de mouvement dû à la rotation de la Terre (donc c’est nous qui sommes en mouvement, pas les étoiles !).
Pour que les étoiles ressortent bien et mettent en valeur la scène, on veut qu’elles forment de simples points dans le ciel et non de légères trainées.
J’ai dit précédemment qu’il est possible de réaliser des photos de trainés d’étoile circumpolaires, mais c’est un cas à part qui nécessite d’empiler de nombreuses photos dans un logiciel tel que Starry Landscape Stacker pour former de longues « trainés esthétiques ».
Zoom à 200% sur Lightroom avec une vitesse de 30 s à gauche et de 60 s à droite.
Réaliser une photo avec de légères trainés ne donne généralement pas de résultats très satisfaisants et montre plutôt une négligence du photographe.
On préférera donc obtenir des étoiles bien nettes qui forment des points. L’idéal est d’utiliser une vitesse d’obturation généralement comprise entre 20 et 30 secondes.
Pour être plus précis on peut utiliser la règle des 500:
« 500 / longueur focale de l’objectif = la plus longue exposition possible sans flou de mouvement des étoiles ».
Attention à bien prendre en compte le coefficient multiplicateur si vous êtes sur micro 4/3 (x2) ou sur APS-C (x1,6).
Pour ma part je photographie avec un ultra grand angle de 7,5mm sur un appareil à capteur micro 4/3.
Pour trouver la vitesse d’obturation optimale je fais donc 500 / (7,5 x2) ≈ 33 secondes. Je peux donc exposer mon image pendant un maximum de 33 secondes, au-delà du flou de mouvement commencera à apparaitre.
En revanche si j’utilise mon objectif grand angle classique de 12mm, ma vitesse optimale sera plus courte (500 / 12 x2 ≈ 20 secondes).
L’ultra grand angle permet donc à la fois de montrer une plus grande partie du ciel et d’exposer sa scène plus longtemps, je vous le recommande vivement pour la photographie de nuit.
Ensuite pour les paramètres d’ouverture, comme dit plus haut, pas besoin de se casser la tête, il suffit d’utiliser la plus grande possible.
Dans l’idéal, n’utilisez pas une ouverture plus petite que f/2.8.
Il reste un dernier paramètre à régler qui est la sensibilité ISO, celle-ci va dépendre de votre temps de pose prédéfini au préalable avec la règle des 500, de votre ouverture maximale, mais surtout des capacités en basse lumière de votre appareil.
Tous les appareils ne sont pas égaux et ne proposent pas les mêmes performances en montée d’ISO. 800 à 12800 ISO est une fourchette assez commune en photo de nuit.
Commencez donc à 800 et si la photo est trop sombre augmentez à 1600, puis à 3200, 6400, et enfin 12800 ISO pour trouver la valeur adéquate qui vous permettra de bien exposer votre image.
Personnellement je ne dépasse jamais les 3200 iso avec mon appareil car au-delà, l’image devient trop dégradé dû aux limitations des capteurs micro 4/3 en basse luminosité.
Pour résumer, les paramètres que vous utiliserez peuvent varier mais sont généralement compris entre:
f/1.4 à f/2.8 ; 20 s à 30 s ; 800 ISO à 12800 ISO »
Avec un objectif grand angle dans l’idéal !
C’est notamment les phases de la lune qui vous feront varier vos paramètres, car lorsque celle-ci est présente dans le ciel, elle illuminera énormément votre scène (plus ou moins en fonction de son pourcentage) ce qui nécessitera un temps d’exposition plus court, mais attention car elle peut diminuer la visibilité des autres éléments du ciel.
C’est lors de la nouvelle lune que vous aurait une visibilité maximale des objets célestes, mais il faudra repousser les limites de votre appareil car l’obscurité sera maximale.
Vous pouvez également faire du light painting en illuminant votre premier plan avec une lampe frontale lorsque celui-ci est trop sombre pour bien le mettre en avant dans votre composition.
Photographier un paysage de nuit – Conclusion
La photographie de paysages nocturnes est un domaine passionnant et stimulant qui offre vous offre la possibilité de capturer des scènes exceptionnelles et d’exprimer pleinement votre créativité.
Bien que ça puisse sembler intimidant au début, avec la maîtrise des techniques et des réglages appropriés, ainsi que l’expérimentation de méthodes telles que le Light Painting, vous pourrez réaliser des images nocturnes à couper le souffle.
N’hésitez pas à explorer différents lieux, compositions et conditions météorologiques pour enrichir votre expérience et repousser les limites de votre art. La nuit regorge de mystère et de beauté, et c’est à vous, en tant que photographe, de révéler ces merveilles à travers vos images.
Commentaire
j’ai tout à apprendre
Merci mille fois