Vous avez sûrement déjà ressenti cette frustration : vous êtes face à une scène sublime, vous réfléchissez à une belle composition, faites vos réglages, appuyez sur le déclencheur, et pourtant… vous vous retrouvez avec une photo floue.
Vous avez pourtant investi dans un bon appareil photo et méticuleusement préparé votre sortie, mais vos images ne rendent pas justice à la scène qui se présente sous vos yeux.
C’est ici que le concept de la « vitesse de sécurité » entre en scène.
Une fois que vous aurez compris son importance, vous n’aurez plus aucun soucis pour réussir vos photos quelques soient les circonstances. Alors, allons-y, voyons ensemble comment l’intégrer dans votre pratique de la photographie de paysage.
Qu’est ce que la vitesse de sécurité ?
Pour faire simple, c’est la vitesse d’obturation la plus lente à laquelle vous pouvez prendre une photo sans risquer un flou de bougé.
Pour ceux d’entre vous qui débutent dans le monde de la photographie, la vitesse d’obturation est le temps pendant lequel le capteur de votre appareil photo est exposé à la lumière.
C’est comme les paupières de l’oeil mais pour l’obturateur de votre l’appareil : elles s’ouvrent et se ferment pour laisser entrer la lumière.
La vitesse d’obturation constitue un des 3 piliers du triangle d’exposition.
Pourquoi est-ce important ? Prenons l’exemple d’une scène en pleine montagne. Vous êtes en haut d’une crête venteuse, tentant de capturer la vue imprenable sur les sommets enneigés en contrebas.
En raison du vent, il est difficile de garder votre appareil photo parfaitement stable. Si vous utilisez une vitesse d’obturation lente, le moindre mouvement de votre appareil peut causer un flou de bougé.
Pour éviter cela et assurer que chaque détails apparaissent bien nets, vous aurez besoin d’une vitesse d’obturation plus rapide, une « vitesse de sécurité ». Cette dernière vous assure une photo parfaitement nette, même dans des conditions difficiles.
C’est donc plus précisément la vitesse d’obturation minimale à laquelle vous pouvez prendre une photo à main levée, sans flou de bougé.
Vous vous demandez peut-être : « Pourquoi ne pas simplement utiliser un trépied pour ne pas avoir à se soucier de la vitesse utilisée? ».
En effet, un trépied est un excellent outil pour stabiliser votre appareil photo, mais il n’est pas toujours pratique ou possible de l’emporter avec vous.
On utilise un trépied plutôt pour créer un flou de mouvement sur son image (attention à ne pas confondre flou de bougé et flou de mouvement), mais quand on utilise la vitesse de sécurité il y a cette idée de rester soi-même en mouvement pour photographier divers endroits à main levé et ne pas s’attarder trop longtemps sur le même spot en se posant avec son trépied.
Flou de bougé vs Flou de mouvement
Bien que ces deux types de flou soient causés par des vitesses d’obturation lentes, leurs effets sur vos images sont très différents.
- Le flou de mouvement est intentionnel et est souvent utilisé pour insuffler une sensation de mouvement ou de vitesse à une image.
En photographie de paysage et de nature, le flou de mouvement peut être utilisé pour lisser l’eau d’une cascade ou d’une rivière en créant un effet de filé, ou bien créer un effet de trainé avec les nuages dans le ciel, donnant ainsi au spectateur une sensation de mouvement qui rendra votre composition plus dynamique.
- En revanche, le flou de bougé est généralement non intentionnel et est causé par le mouvement de l’appareil photo au moment du déclenchement.
Cela se produit souvent lorsque vous prenez des photos à main levée avec une vitesse d’obturation lente (par exemple 1/15 s). Les micros-tremblements de vos mains provoquent alors ce flou involontaire, résultant en une photo sans netteté ni détails clairs, ce qui peut être particulièrement frustrant en photographie de paysage, où la clarté des détails peut faire toute la différence.
Comment trouver concrètement cette vitesse de sécurité ?
Vous vous demandez sûrement maintenant comment appliquer ce concept de vitesse de sécurité dans vos propres photographies de paysage. Voici quelques étapes à suivre :
1. Connaitre son matériel: Chaque appareil photo et chaque objectif sont différents. C’est pourquoi il est essentiel de connaître les spécificités de votre matériel. Quelle est la longueur focale de votre objectif ? Votre appareil dispose-t-il d’un système de stabilisation d’image ? Ces facteurs influenceront votre vitesse de sécurité.
2. Calculez la vitesse de sécurité : La règle générale est que la vitesse de sécurité est l’inverse de la longueur focale de votre objectif.
Si vous utilisez un objectif de 50mm, par exemple, votre vitesse de sécurité serait de 1/50ème de seconde. Si votre appareil ou votre objectif dispose d’un système de stabilisation d’image, vous pouvez aller en dessous de cette valeur.
Attention, ces chiffres sont valables pour un capteur plein format, il faut bien prendre en compte le coefficient multiplicateur si vous photographiez sur micro 4/3 (x2) ou sur APS-C (x1.6)
Ainsi, si j’utilise un objectif de 15mm sur micro 4/3, ma vitesse de sécurité sera de 1/30ème de seconde.
3. Testez et ajustez vos paramètres: Testez différentes vitesses d’obturation pour voir ce qui vous donne les meilleurs résultats. N’oubliez pas que la vitesse de sécurité n’est pas une valeur précise, vous pouvez jongler entre diverses vitesses.
4. Utiliser le mode A de votre appareil: Vous pouvez aussi utiliser le mode ouverture de votre appareil si vous n’êtes pas encore trop à l’aise avec vos réglages. Ce mode vous permet de régler uniquement la profondeur de champ (chiffre f) et laisse le soin à l’appareil de sélectionner lui même la vitesse adéquate. Généralement il ne descendra pas en dessous de la vitesse de sécurité.
5. Ne pas utiliser de vitesse trop rapides: On pourrait se demander : pourquoi ne pas simplement utiliser une vitesse d’obturation très élevée, comme 1/1000 s, à chaque fois ?
Une vitesse d’obturation plus rapide signifie moins de lumière emmagasinée par le capteur, ce qui peut entraîner une sous-exposition de vos images. Ainsi, dans des conditions de faible luminosité ou pour des scènes plus sombres, une vitesse d’obturation trop rapide pourrait ne pas être idéale.
Il faut être capable de trouver le juste milieu pour correctement exposer son image.
6. Pratiquez : C’est en forgeant qu’on devient forgeron. Plus vous vous entrainerez à prendre des photos avec différentes vitesses d’obturation, plus vous serez à même de trouver ce juste milieu afin de trouver la vitesse qui correspond le mieux à la scène que vous êtes en train de photographier.
Quelques exemple concrets
Pour mieux comprendre l’application de la vitesse de sécurité en photographie de paysage, examinons quelques exemples concrets.
1. Photographier les montagnes: Vous faites une randonnée en montagne et vous voulez capturer la grandeur des sommets. Vous utilisez un objectif de 100mm. En suivant la règle de la vitesse de sécurité, votre vitesse d’obturation devrait être d’au moins 1/100ème de seconde pour éviter tout flou de bougé.
2. Photographier les forêts: Vous vous promenez dans une forêt dense et vous voulez photographier les détails des feuilles et des branches. Vous utilisez un objectif de 50mm. Dans ce cas, votre vitesse de sécurité serait d’environ 1/50ème de seconde.
3. Photographie la lune: Vous observez la nuit étoilée et souhaitez capturer la lune avec un téléobjectif de 300mm. Pour éviter un flou de bougé et garder la lune nette, votre vitesse d’obturation devrait être d’au moins 1/300ème de seconde.
Bref, rien de très compliqué ! Il faut simplement retenir que la vitesse de sécurité dépend de la longueur focale de votre objectif. Plus votre focale est longue, plus il est difficile d’obtenir une photo nette à main levée car les longues focales amplifient d’autant plus les moindres mouvements de votre appareil photo.
Personnellement, j’utilise rarement mon trépied et je préfère photographier à main levée, même pour réaliser de petites poses longues (de 1/4 s par exemple). Dans ce cas, il est évident que la règle de la vitesse de sécurité ne peut pas être respectée.
Pour obtenir un flou de mouvement, il est nécessaire de descendre à des vitesses d’obturation plus lentes. C’est un vrai challenge, mais avec un peu de pratique, il est tout à fait possible d’obtenir de jolies résultats.
La vitesse de sécurité – Conclusion
La photographie de paysage est un art qui exige non seulement un œil créatif, mais aussi une compréhension technique des outils à votre disposition. L’un de ces outils essentiels est la vitesse de sécurité. En maîtrisant ce concept, vous pouvez grandement améliorer la netteté et la clarté de vos images, de manière à capturer la beauté des paysages avec plus de précision et de détails.
Cependant, n’oubliez pas que les règles en photographie sont là pour vous guider, et non pour contraindre. N’hésitez pas à jouez avec le flou de mouvement et le flou de bougé pour découvrir ce qui fonctionne le mieux dans votre manière de raconter votre histoire.
En fin de compte, le but de la photographie de paysage est de partager votre perception unique et personnelle du monde qui vous entoure. Avec de la patience, de la pratique et une bonne compréhension des aspects techniques de votre boîtier, vous serez mieux équipé pour photographier des paysages très variés.
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