Imaginez-vous en train de parcourir un album de photo. Vous tombez sur une image qui vous interpelle. Ses couleurs sont éclatantes, les détails sont nets, et la scène semble presque surréaliste.
Vous cherchez le nom de la technique utilisée: c’est de la photographie HDR. Vous vous sentez à la fois attiré et intrigué par ce style, et vous commencez à faire quelques recherches sur internet pour explorer davantage cet univers.
Mais rapidement, vous tombez sur des images qui vous laissent perplexe. Des photos qui semblent trop lumineuses, d’autres qui sont saturées à l’excès. Vous commencez à lire des commentaires: certains louent la photo HDR comme étant une technique révolutionnaire, d’autres la dénigrent, la qualifiant de mode dépassée et de mauvais goût.
Face à ces opinions divergentes, vous êtes perplexe. Devriez-vous vous lancer dans la photographie HDR ?
Ce sentiment de doute est tout à fait compréhensible. Le HDR, comme toute technique artistique, peut donner des résultats extraordinaires entre des mains expertes, mais peut aussi être utilisée de manière excessive ou maladroite.
Et avec autant d’opinions contradictoires, il peut être difficile de savoir si cette technique vaut vraiment la peine d’être explorée.
C’est pourquoi, dans cet article, je souhaite partager mon avis personnel sur la question.
Ce n’est donc pas un tutoriel qui vous apprendra à réaliser ce genre d’image, mais plutôt une petite présentation de ce que permet de faire le HDR , afin que vous puissiez vous faire votre propre opinion sur cette technique et décider si elle a sa place dans votre propre pratique de la photographie de paysage.
Qu’est-ce que la photographie HDR et quels sont ses avantages ?
L’acronyme signifie High Dynamic Range ou en français « Plage Dynamique Élevée ». C’est une technique qui consiste à prendre plusieurs photos d’une scène dont la plage dynamique est trop importante pour être capturé en un seul cliché.
C’est une manière de récupérer beaucoup plus de détails dans les ombres et les hautes lumières afin d’obtenir une image plus éclatante.
Ces images sont ensuite assemblés dans un logiciel de retouche pour n’en former qu’une seule.
Il vous faut alors prendre au moins 3 photos d’un même paysage qui présente un contraste important:
- Une sous-exposée où les détails du ciel sont bien visibles (on expose pour le ciel).
- Une surexposée pour bien faire ressortir les éléments terrestres (sujet / premier-plan).
- Une « entre deux » avec une exposition équilibrée entre les divers éléments de la scène.
En fusionnant ces trois images, vous obtenez une photo qui présente une plus grande gamme de couleurs et de détails que chaque image prise individuellement. Les zones d’ombres révèlent leurs détails cachés, le ciel conserve ses nuages distinctifs et le reste de la scène est équilibré et visuellement plaisant.
Bien évidemment vous pouvez prendre beaucoup plus de photos pour élargir encore d’avantage la plage dynamique !
C’est une façon de contourner les limites de nos appareils photo numériques, qui ne sont pas capables de retranscrire aussi bien les détails dans les hautes lumières et les ombres que l’œil humain.
C’est surtout le cas lorsque vous photographiez directement face au soleil et qu’un effet de contre-jour se créé. Je vous assure pourtant que mes yeux étaient capables d’aussi bien distinguer le ciel que les éléments du premier plan !
Les contre-jours sont des scènes plutôt complexes. Les zones éclairées par le soleil peuvent être surexposées, perdant ainsi leurs détails (les hautes lumières sont alors cramés), ou bien les zones d’ombre peuvent être sous-exposées, devenant quasiment noires (les ombres sont bouchés).
Le HDR permet alors de pallier à ces problèmes.
C’est donc une manière de recréer ce que l’oeil humain est capable de percevoir en apportant une exposition uniforme sur l’ensemble de la scène.
En utilisant la technique du bracketing d’exposition sur votre appareil photo et en vous référant à l’histogramme, vous pouvez facilement capturer la même scène à différents niveaux d’exposition.
Cette technique permet alors d’intensifier les couleurs, de révéler des détails subtils tout en capturant une large gamme de tons lumineux pour crée des images plus captivantes.
Le HDR donne à ces images un côté surréaliste, allant au-delà de la simple représentation réaliste d’un paysage. Elle devient une interprétation artistique, une vision personnelle de la scène qui invite le spectateur à voir le monde sous un jour nouveau.
Présenté de cette manière, ça semble être une technique extraordinaire que tout photographe de paysage devrait avoir dans son arsenal !
Malheureusement, elle à acquis une assez mauvaise réputation ces dernières années, car beaucoup de photographes la critiquent pour son rendu parfois trop artificiel.
Les inconvénients de la photographie HDR
Malgré tous les avantages que la photographie HDR peut offrir, elle n’est pas sans inconvénients. Il est important de comprendre ces limitations pour éviter de tomber dans des pièges courants et pour utiliser cette technique de manière efficace.
Le premier défi que vous pouvez rencontrer avec la photographie HDR est l’effet parfois surréaliste qu’elle peut produire. Bien que ce rendu puisse être visuellement impressionnant, il peut aussi donner à vos images un aspect artificiel.
L’une des raisons de cet effet surréaliste est le processus appelé « tone mapping ». C’est une étape cruciale de la création d’images HDR où les informations de grande gamme dynamique sont compressées dans une gamme de tons plus limitée que les écrans ou les impressions peuvent afficher.
Si cela est fait de manière excessive, les images peuvent sembler artificielles, voire un peu bizarres.
Un autre inconvénient de la photographie HDR est le travail supplémentaire qu’elle implique.
Prendre plusieurs photos à des expositions différentes, les fusionner en une seule image, et effectuer le tone mapping pour obtenir une image finale attrayante demande du temps et des compétences. C’est une tâche qui peut s’avérer complexe, surtout pour les photographes novices.
En outre, la photographie HDR peut parfois produire des images qui sont trop saturées ou qui contiennent trop de détails. Cela peut rendre une scène encombrée et déroutante pour le spectateur. Le défi est donc de trouver un équilibre pour améliorer vos images sans les surcharger.
Alors, bon ou mauvais goût ?
C’est un sujet qui fait débat.
D’un côté, il y a ceux qui voient dans cette technique une opportunité de transcender les limites traditionnelles de la photographie pour obtenir un rendu plus artistique et plus personnel.
De l’autre, il y a ceux qui estiment que l’usage de la photo HDR peut trop dénaturer l’image et la faire ressembler plus à une peinture qu’à une photographie.
En photographie de paysage, de manière générale, l’objectif est souvent de retranscrire la nature le plus fidèlement possible. On cherche à capturer la réalité telle qu’elle est, en préservant ses couleurs, ses ombres et ses détails.
Cependant, selon notre propre sensibilité, on peut choisir de volontairement altérer cette réalité pour créer une oeuvre qui s’en éloigne.
C’est notamment le cas lorsqu’on réalise une « retouche créative » dans le but de trouver un style photo bien à soi.
Et comme en retouche photo, il faut savoir trouver la limite entre un usage judicieux du HDR et un usage excessif. Limite qui n’est pas forcément évidente à trouver lorsqu’on est encore débutant, car notre oeil manque d’expérience.
Une photo qui ne comporte plus aucune ombre, ou qui est trop saturée, ne rendra jamais justice à la véritable scène qu’on à immortalisé. Certes il y a cette volonté de donner à l’image un côté surréaliste, mais en réalité, on ressent plus un manque de maitrise technique de la part du photographe qu’autre chose.
Ce cliché ressemble plus à une image générée par une intelligence artificielle qu’une image prise avec un appareil photo. Mais comme on dit, les goûts et les couleurs..
C’est aussi une des raisons pour lesquelles que je vous conseille de ne pas signer vos photos 😉
Le problème c’est qu’on voit beaucoup de HDR excessif ! C’est une technique qui attire de nombreux débutants qui ne sont pas encore capables de correctement doser cet effet. Et c’est exactement pour cette raison qu’on entend dire que « le hdr c’est du mauvais goût ».
Malgré tout ça, je pense que le HDR a toujours sa place en photographie de paysage. C’est un outil puissant qui peut aider à raconter une histoire différente et transmettre certaines émotions lorsqu’il est utilisé avec parcimonie et discernement.
Chaque artiste possède sa propre vision du monde et proposera une interprétation très différente de celui-ci.
Même si la photographie HDR n’est pas quelque chose qui m’attire personnellement, je peux tout à fait l’apprécier dans le travail d’autres artistes qui cherchent à créer des images plus uniques.
Si vous ressentez un réel attrait et que vous trouvez cette technique esthétiquement plaisante, alors elle est de bon goût !
La photographie HDR – Conclusion
La photographie HDR est une technique impressionnante qui offre une multitude de possibilités pour enrichir et intensifier nos représentations visuelles du monde.
Elle a le pouvoir de transformer des images ordinaires en véritables œuvres d’art, révélant des détails subtils et produisant une gamme de couleurs qui peuvent captiver et émerveiller le spectateur.
Cependant, comme toute technique, son utilisation doit être réfléchie et maîtrisée. Il ne s’agit pas simplement de produire des images surréalistes, mais d’utiliser judicieusement la HDR pour améliorer la qualité et l’impact visuel de nos images.
Il est crucial de respecter l’équilibre entre le réalisme et l’artistique, de maintenir la fidélité à la scène tout en explorant les possibilités créatives offertes par la HDR.
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