Le niveau 1 touche à sa fin ! Après avoir abordé de nombreuses notions théoriques il va bientôt être temps d’aller mettre tout ça en pratique sur le terrain pour photographier des paysages plus beaux les uns que les autres.
Mais pas si vite, avant de te lâcher dans la nature je dois te mettre en garde, car malgré tous les conseils que j’ai pu te donner et ta volonté de fer dans ta quête pour devenir un meilleur photographe tu vas commettre des erreurs de débutant
On ne peut y échapper, elles font partie de l’apprentissage et te permettront, si tu arrives à les surpasser, à vraiment franchir un cap dans ton aventure. Cependant le but ne va pas être de les éviter mais plutôt d’en prendre conscience pour rester bloquer dessus le moins longtemps possible.
Cela te permettra de progresser plus vite et de prendre plus de plaisir dans ta pratique de la photographie !
Entrons à présent dans le vif du sujet et voyons ensemble quels sont les 5 erreurs les plus communes du débutant en photographie
1. Sous-estimer son objectif de kit
Si tu as lu mon premier article « Quel appareil photo choisir pour photographier un paysage » tu sais alors que je te conseille de démarrer avec un objectif de kit.
Mais c’est quoi un objectif de kit ?
C’est un objectif « bas de gamme » qui est généralement proposé par défaut lors de l’achat d’un appareil photo
Pour le reconnaître il suffit de regarder si l’objectif possède 2 chiffres F tel que 3.5-5.6 , ce dernier possède alors une ouverture variable (un objectif plus haut de gamme possèdera quant à lui un seul chiffre F)
Cette ouverture variable va poser 2 contraintes:
- Un manque de luminosité
- Un bokeh plus timide
Il est donc assez difficile de prendre des photos dans des conditions de faible luminosité car l’objectif va emmagasiner moins de lumière mais il va être également compliqué d’obtenir un joli flou d’arrière plan.
Cela peut porter préjudice dans certain genre photographique tel que l’astrophotographie, la photo de portrait ou encore la photo de concert…
Mais beaucoup moins en photo de paysage ! Car on photographie plus rarement avant ou après un coucher de soleil et qu’en règle générale, on essaye d’avoir une grande profondeur de champ, c’est-à-dire une grande zone de netteté qui s’étend du premier plan jusqu’au dernier.
Ces 2 photos de ma galerie personnelle ont été prises avec mon objectif de kit et pourtant elles font partie de mes plus belles, le manque de luminosité et de bokeh ne m’ont posés aucun souci lors de la prise de vue.
Il y a toujours quelques situations dans lesquelles l’objectif de kit va nous limiter pour photographier un paysage mais ça reste assez occasionnel, dans 9 cas sur 10 il fera très bien le travail. Je le trouve personnellement assez sous-côté.
À mes débuts j’étais convaincu que je faisais de mauvaises photos car j’avais un « mauvais objectif », et qu’il fallait que j’investisse dans des objectifs plus haut de gamme afin de m’améliorer. Puis je suis rendu compte avec l’expérience que le matériel ne fait pas le photographe.
Je ne suis pas du genre à dire « le matos n’a pas d’importance » car ce n’est pas tout à fait vrai, mais c’est tout d’abord son oeil et sa technique qu’il faut travailler et ça, aucun achat compulsif ne pourra le dispenser.
L’objectif de kit est largement suffisant pour un photographe débutant / intermédiaire, en plus de ça tu l’as déjà probablement à la maison donc je t’encourage vivement à lui donner un peu plus d’amour, il le mérite.
2. Ne pas réfléchir à sa composition
Bien composer une photo c’est « Faire en sorte que tous les éléments de sa photo soient en harmonie » . Autrement dit c’est la manière dont on va placer son sujet mais également tout ce qui entoure le sujet.
L’erreur classique serait de se concentrer uniquement sur son sujet sans se soucier du reste. On va donc également travailler sur le premier plan, l’arrière-plan, réfléchir à quels éléments vont être coupés par le bord du cadre…
La composition est un des concepts les plus difficiles à maîtriser car il n’y a pas de règle établie. Certain me parleront de « La règle des tiers » mais je la considère plus comme une aide visuelle plutôt qu’un précepte qu’il faudrait suivre à la lettre.
Il existe plusieurs méthodes qui te permettront de changer radicalement ta composition d’un même sujet, on peut ainsi:
- Photographier en format paysage / portrait (horizontal / vertical)
- Changer sa focale (zoomer / dézoomer)
- S’approcher / S’éloigner de son sujet
- Se baisser / Prendre de la hauteur
- Changer l’angle d’inclinaison de l’appareil photo
- Recadrer sa photo dans un logiciel de retouche
Ce qui est fantastique avec la photographie numérique c’est qu’on peut prendre un nombre incalculable de photos sans se soucier de sa pellicule ! On va donc pouvoir photographier X fois le même sujet en appliquant ces astuces afin d’obtenir X photos ayant une composition différente, puis ensuite les trier / classer dans Lightroom
Lors de la sélection il y en aura forcément 2 ou 3 qui se détacheront du reste car elles auront une composition plus pertinente.
Si tu ne sais pas comment trier tes photos je t’ai écrit un article qui y est dédié ! c’est par ici
Voici 3 photos du même phare (avec une règle des tiers pas du tout respectée), chacune donnant une vision très différente du lieu.
Lorsque je trouve un sujet intéressant lors d’une sortie photo, je n’hésite pas à prendre un maximum de photos afin de me laisser l’embarras du choix lors de la sélection à la maison. Avec l’expérience il devient de plus en plus facile de trouver rapidement une bonne composition.
Il ne faut pas non plus hésiter à retourner plusieurs fois aux mêmes endroits, pour expérimenter et pouvoir comparer ses anciennes compositions à ses plus récentes.
La composition reflète la sensibilité artistique de chacun car en photographiant un même sujet, tout le monde obtiendra un résultat différent. C’est ce qui rendra alors une photo unique.
Le sujet est tellement vaste et complexe que j’ai décidé d’en écrire un eBook complet que je t’invite à télécharger gratuitement si ce n’est pas déjà fait en cliquant ici. Tu découvriras tous les secrets des photos de paysage les plus spectaculaires (C’était mon petit instant promo)
3. Photographier au mauvais moment de la journée
On avait déjà abordé dans l’article « Lumière dure vs lumière douce » l’importance de ne pas prendre des photos à n’importe quelle heure, car il y a des moments de la journée qui y sont beaucoup plus propices.
Petite vue sympathique de la citadelle de Calvi depuis mon balcon (non retouché)
La première photo à été prise aux alentours de 15h en plein été, tandis que la seconde à été prise vers 18h. On voit bien le rôle crucial que joue la lumière, celle-ci peut venir sublimer une composition autant qu’elle peut la déparer. Jusque là rien de nouveau.
Mais est-ce que ça veut pour autant dire qu’il ne faudrait faire des photos qu’après 18 heures ? Absolument pas. La photographie de paysage deviendrait vite ennuyeuse si on ne prenait que des levers ou des couchers de soleil…
On peut très bien prendre des photos en pleine journée, il faut généralement éviter de le faire lorsque le ciel est bien bleu et que le soleil tape très fort mais il y a d’autres conditions météo qui y sont beaucoup plus propices !
En réalité j’aurais dû intituler ce conseil n°3 « Ne pas organiser une sortie photo seulement les beaux jours »
Car même si un beau ciel bleu est plus propice à la promenade, c’est lorsque la nature se déchaîne que les paysages sont les plus spectaculaires: Rafales de vent, déluge, brouillard, orages, brume…
Alors je ne t’encourage pas à sortir durant l’ouragan Katrina mais plutôt à sortir faire des photos même lorsque le ciel est couvert, ce sera l’occasion de faire des photos avec une ambiance très différente de ce que tu as l’habitude de voir ! Et comme les rayons du soleil sont moins intenses on peut photographier plus ou moins à n’importe quel moment de la journée
Il suffit des fois d’un peu de brouillard pour donner une tout autre dimension à la scène, on pourrait se croire à Silent Hill ! Sans ce brouillard la photo n’aurait pas grand intérêt…
4. Ne pas retoucher ses photos
C’est également un point dont on a déjà parlé précédemment dans l’article « Retoucher c’est tricher ? » mais je vois encore beaucoup trop de photographes amateurs qui ont un réel désir de s’améliorer, qui savent pertinemment que la retouche n’est pas de la triche mais qui pourtant refusent de retoucher leurs photos sous prétexte de vouloir une photo qui reste le plus « naturelle » possible
Et c’est quelque chose de tout à fait légitime je le conçois parfaitement, mais il y a une chose qu’il faut bien comprendre:
Toutes les photos sont retouchées, qu’on le veuille ou non
Lorsque l’on prend une photo avec un téléphone, un algorithme va venir effectuer une retouche afin d’accentuer le contraste, la saturation, les ombres… Cette retouche se fait de manière instantané et donne souvent de très bons résultats avec les smartphones les plus récents.
Et c’est là tout l’intérêt du smartphone, faire de belles photos sans se prendre la tête. On peut par la suite venir compléter cette retouche soi-même en ajoutant un filtre Instagram par exemple, mais l’essentielle du post-traitement a été réalisé par l’algorithme. Il faut donc forcément passer par une étape de retouche pour obtenir le cliché final.
Cependant pour un appareil photo on a vu qu’il existe 2 formats de ficher qui offrent 2 options
Le format jpeg: Comme pour le smartphone, l’appareil photo va lui-même retoucher la photo afin d’obtenir une photo directement exploitable. Cette retouche sera généralement beaucoup plus subtile que celle d’un téléphone mais elle est bien présente. Le format raw: La photo n’est pas directement exploitable, il va falloir passer par un logiciel de dérawtisation (un logiciel de retouche tel que Lightroom, Camera raw, Luminar…) afin de transformer la photo en jpeg. Cette étape de transformation nous laisse la liberté de retoucher nous-même la photo. |
En tant que passionné de l’image que nous sommes, je ne vois vraiment pas l’intérêt de laisser son appareil retoucher sa photo à sa place. La retouche fait partie du plaisir ! Elle permet de trouver son style, de créer une ambiance, d’apporter une émotion.
Puisqu’on s’embête à acheter un appareil photo et à apprendre à s’en servir en mode manuel, autant aller jusqu’au bout en apprenant à retoucher soi-même ses photos afin d’avoir un contrôle total sur son image. Cela n’empêche pas de pouvoir faire des retouches très simples et minimalistes afin de garder ce look « naturel » !
5. Trop retoucher ses photos
Voici ma toute première photo retouchée dans Lightroom…
Pas de quoi être fier, mais c’est malheureusement un passage obligatoire pour toute personne qui fait ses premiers pas avec un logiciel de retouche photo.
Pourtant la composition n’est pas si mauvaise que ça… Ça montre bien à quel point une mauvaise retouche peut complètement dénaturer une photo, celle-ci est tout aussi importante que la prise de vue. Je considère que la retouche constitue 50% du travail, alors autant apprendre à bien se servir de son logiciel.
Le secret d’une retouche photo réussie est la subtilité, on pourrait comparer ça à l’assaisonnement d’un plat, il faut réussir à correctement doser chaque effet pour ne pas totalement gâcher la photo
Il vaut mieux ne pas suffisamment en faire que de trop vouloir en rajouter, c’est pour cela que je privilégie des retouches minimalistes pour les débutants afin de se faire doucement la main sur son logiciel de retouche.
Pour réaliser une retouche minimaliste on peut se contenter des réglages de bases qui permettent tout de même d’obtenir un très bon rendu.
En règle général j’évite de pousser les curseurs au maximum et je cherche à trouver un équilibre entre tous ces paramètres. Cet équilibre n’est pas évident à trouver, ça demande du temps et de l’entraînement.
Un conseil que je peux te donner, c’est d’être particulièrement vigilant avec la clarté, la vibrance et la saturation qui peuvent très vite donner un look « artificiel » à la photo
Il faut alors faire beaucoup de mauvaises retouches afin de pouvoir trouver ce juste milieu. Plus tu retoucheras de photos, plus ton oeil remarquera lorsque tu en fais trop. Il ne faut pas non plus hésiter à revenir plus tard sur sa retouche en laissant reposer ses yeux quelques heures loin des écrans pour avoir un oeil « nouveau » qui remarquera plus facilement les excès.
Le mot de la fin
En réalité il existe bien plus que 5 pauvres erreurs, le parcours pour devenir un photographe confirmé est semé d’embûches, mais ce sont les 5 erreurs qui me semblent les plus pertinentes. Je suis certain que tu devras y faire face à un moment donné durant ta phase d’apprentissage, mais tu es à présent mieux préparé pour les appréhender.
Le niveau 1 touche donc à sa fin, j’espère sincèrement que cette série de tutoriels ayant pour but de t’inculquer les bases de la photographie t’auront permis d’y voir plus clair et de mieux comprendre le fonctionnement de ton appareil. Tu as toutes les bases à ta disposition pour commencer à photographier des paysages à couper le souffle !
Je t’invite à continuer ton aventure en accédant au niveau 2, on rentre ici dans le concret pour apprendre à photographier les rivières, les forêts, les cascades, les montagnes…
Vous avez apprécié cet article ?
En complément je vous propose de découvrir une sélection de 7 presets 100% gratuits pour:
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3 Comments
Bonjour
J’ai découvert votre site et vos conseils très récemment et j’apprécie vraiment votre travail et vos explications qui sont très pragmatiques et faites de manière très pédagogique.
Je suis assez âgé mais je fais beaucoup de photos paysage au cours de mes nombreuses rando.Je fais tout ça en Raw et a ce propos j’ai une question a vous poser.
J’ai bien compris les avantages(et les inconvenients) du Raw,ma seule question est: » quand j’ouvre mes clichés sur mon Mac avec par exemple le logiciel DXO Photolab (ou un autre outil) ce que je vois sur mon ecran est forcément un Raw deja travaillé par DXO pour DeRawtiser .Ce que l’on voit on peut l’assimiler a un equivalentJpeg .Ce cliché tel que lu on peut bien sur le travailler avec plus de possibilités puisqu’on a derriere un fichier comportant toutes les données brutes du cliché.
Ai je les idées en ordre sur ce point technique?
merci pour votre réponse
Cordialement
A Tramaille
Bonjour Arnold, et merci beaucoup pour ce message. Je suis ravi que mes conseils vous aident à progresser ! Je n’ai rien à ajouter de plus, puisque vous avez les idées parfaitement en ordre sur ce point 😉
Bonjour Maxime
J’aimerais te remercier pour tous tes bons conseils.
J’ai commencé en photo avec un Mamiya Sekor voilà bien une cinquantaine d’année. Plusieurs appareils ont suivis avec les temps. Après plusieurs années sans photographies, je m’y suis remis dernièrement avec un Canon R7. J’avais oublié plusieurs choses avec le temps et tu m’as permis de m’y remettre. Je vais aller consulter maintenant ton livre.
Richard
Canada